Posts Tagged ‘Europe’

Responsable mais pas coupable

mardi, juillet 19th, 2022
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Bien sûr, cinq cent trente ans représentent une durée suffisamment longue pour que les responsables aient disparu et que par ricochet leur culpabilité se soit effacée d’elle même ! Et pourtant il n’en est rien, puisque l’on apprend toujours que ce furent Christophe Colomb et les occupants de ses trois navires après son premier voyage en 1492, qui eurent l’insigne honneur de rapporter en Europe un mal inconnu mais porteur d’un bel avenir. Il est donc temps de remettre les pendules à l’heure. L’Europe connaissait déjà le mal, qui aurait donc été précolombien (Manuscripts and Art Support Archaeological Evidence that Syphilis Was in Europe Long Before Explorers Could Have Brought It Home From the Americas). Dans la mesure où il existe des lésions anatomiques, macroscopiques, leur constatation permet d’établir un diagnostic a posteriori, merveille des documents. Que ce soit l’étude de modifications squelettiques, que ce soient des modifications artéfactuelles que sont les oeuvres d’art, toute preuve est bonne à prendre. Si l’article cité n’évoque aucunement l’origine géographique du mal, il est intéressant de s’arrêter sur ce que l’auteur considère comme une preuve de que ce mal ne peut être confondu avec deux autres maladies comparables mais non sexuellement transmissibles. Que l’on considère donc dans ce tableau datant de 1400, les deux tortionnaires de Jésus. Ceux-ci sont affublés d’un « nez en selle » caractéristique d’une syphilis congénitale. Et donc si l’on reprend le raisonnement suivi par l’auteur : 1) les hommes ayant torturé le Christ sont « forcément » des pêcheurs, 2) ils ont un « nez en selle », 3) ils ont forcément une syphilis congénitale ce qui sous-entend sexuellement transmise DONC la syphilis existait en Europe avant 1492. CQFD. Le lecteur est-il en droit d’en conclure que l’auteur est un chrétien intégriste .. Heureusement pour lui, il existe aussi des signes de syphilis osseuse sur des squelettes datant du XIIIème siècle ce qui est peut-être plus scientifique que le raisonnement émis à propos du tableau !

Une autre « manif pour tous »

dimanche, octobre 12th, 2014

png_dessin343_titom_picto_couleurs_papiers_manifestationPeut-être n’aurait on pas le droit d’utiliser le même slogan que celui qui fait la une des médias depuis 2012, puisqu’il s’agit d’un collectif  déclarée en préfecture le 2 novembre 2012 avec publication au Journal officiel (loi de 1901) le 17 du même mois. Pourtant c’est bien ce à quoi invite à penser l’article de  Amaya Moro-Martin (A call to those who care about Europe’s science, http://www.nature.com/news/a-call-to-those-who-care-about-europe-s-science-1.16086?WT.ec_id=NATURE-20141009). Dernièrement il était question de l’indéfectible besoin de l’Europe exprimé haut et clair par la communauté scientifique écossaise à l’occasion du référendum du 18 septembre 2014, fraction  résolument opposée à une scission avec l’Angleterre. Aujourd’hui, c’est l’Espagne qui parle par la voix de Amaya Moro Martin ( From the Diary of a Spanish 21st Century Emigrant, http://newparadigm.schillerinstitute.com/media/amaya-moro-martin-from-the-diary-of-a-spanish-21st-century-emigrant/) alors que ce pays vit également une demande de séparation de la part de sa province catalane (http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ecosse-catalogne-en-europe-les-separatistes-donnent-de-la-voix_1570274.html). C’est la phrase La recherche ne peut suivre les cycles politiques (Research cannot follow political cycles) qui doit faire consensus. Pourquoi même ne pas y introduire l’adverbe « aucunement » pour bien signifier qu’il ne s’agit pas d’un consensus mou. Dans la recherche comme dans d’autres domaines, il semble bien que les restrictions budgétaires ne soient pas le meilleur moyen d’une relance de l’activité, et en bout de chaîne du bien être de chacun. On peut ne pas être d’accord avec la thèse d’Orwell selon qui le progrès n’est pas synonyme de « bonheur », il n’en reste pas moins vrai que sa recherche ne peut être conditionnée au politique, puisqu’a priori mais aussi a posteriori l’amélioration de la vie en général est le but que tous doivent viser. Et ce bien passe par la recherche certes appliquée mais qui ne peut s’abstraire de l’étape antérieure, celle de la recherche fondamentale. Les maisons sont mieux assises sur des fondations ! Scientifiques de tous les pays unissez vous!

Don’t be afraid !

vendredi, mai 31st, 2013

C’est à la vieille Europe que s’adresse l’article « Opinion: Don’ fear GM Crops, Europe (http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/35578/title/Opinion–Don-t-Fear-GM-Crops–Europe-/) ! Ce n’est rien de moins qu’un jugement sur l’attitude adoptée par l’Europe au regard des OGM dont les champs font régulièrement l’objet de représailles vengeresses de la part d’écologistes certains de leur bon droit. A première lecture on croit comprendre que ce refus européen résulterait de l’affrontement entre deux domaines politiques opposés, économie versus sécurité. Puis en seconde lecture, on croit percevoir que la sécurité ne serait invoquée que comme un prétexte permettant de faire l’impasse sur le problème économique ! La conclusion s’inscrit dans un futur de sinistrose ….. pour ce qui est de  l’Europe. Alors que faut-il faire ? Lire, si ce n’est déjà fait, relire dans le cas contraire, Max Weber « Le savant et le politique ! Oser reprendre les critères de l’éthique de conviction et de l’éthique de responsabilité pour pouvoir enfin entrer dans l’ère de la discussion.