Il ne faut pas confondre l’Eloge de la paresse avec l’Eloge des loisirs car dans le cas présent, il n’est aucunement question de ne rien faire mais au contraire d’être très occupé et peut-on même ajouter particulièrement occupé ! (How a hobby can boost researchers’ productivity and creativity, http://www.nature.com/articles/d41586-018-05449-7?WT.ec_id=NATURE-20180621&utm_source=nature_etoc&utm_medium=email&utm_campaign=20180621&spMailingID=56851658&spUserID=MTUyNTcxOTczMTcwS0&spJobID=1422975329&spReportId=MTQyMjk3NTMyOQS2). Mais comment est-ce donc possible ? Par quel(s) merveilleux mécanisme(s) une occupation qui serait a priori dénuée de toute utilité serait a posteriori d’une grande utilité ! Mais dénué d’utilité a-t-il la même signification qu’inutile ! Ce qui oppose ces deux termes c’est leur aboutissement potentiel. Dans le premier cas il y une absence de finalité, dans le second une finalité qu’il convient d’éviter. Ainsi l’expérience montre-t-elle que le fait de s’adonner avec ferveur à des loisirs aussi multiples que variés est porteur d’une finalité incomparable, celle d’optimiser l’autre versant de l’activité humaine, les champs « illimitées » de sa réflexion. Des enjeux qui n’ont rien à voir avec ceux que requiert la société permettent à l’individu d’exercer tous ses sens vers leur amélioration. Ainsi seront affuter les outils indispensables à ses activités ultérieures. Et peut-être a-t-on trouvé là le coeur de la serendipité dont il a déjà été question. Mais ce passage de la gestion des loisirs personnels à la gestion du labeur au sein de la société ouvre aussi une fenêtre sur le concept de la flexibilité cognitive (https://www.persee.fr/doc/psy_0003-5033_2006_num_106_3_30923) dont les neurosciences sont particulièrement friandes.