
Reprendre le titre d’une publication de Marcel Detienne (tel gallimard, 2012, 252 pp), ne constitue pas la provocation d’un détracteur du sujet, pas plus que l’affirmation péremptoire d’un savant fou. Cet auteur a ouvert une sorte de boîte de Pandore en dévoilant la polysémie du terme même de Mythe auquel se rattache celui de mythologie tout autant que celui de mythologue. Sa signification a évolué au fil des siècles et ce n’est pas son étymologie qui l’éclaircit totalement. Les auteurs grecs classiques insistaient sur la différence entre le logos, emprunt de vérité et le muthos beaucoup plus mensonger. Quant aux exégètes du XIX° siècle, ils insistaient sur ces invraisemblances qui ne pouvaient que bafouer la rationalité des pères de la philosophie. Une récente publication va ajouter une nouvelle signification à ce mot, celui de prédiction. En effet l’article Mini-Monsters with Multiple Heads Created in the Lab (https://www.livescience.com/64536-hydra-with-multiple-heads-created.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190118-ls) rapporte ce que la science vient d’être capable de créer : une hydre miniature ! De toutes les têtes du monstre qu’Héraclès eut à affronter (quelqu’en fut le nombre !) une seule était immortelle. Ce que viennent de trouver les modernes c’est ce qui empêche cette régénération : non pas un enfouissement (cf le Héros) mais un équilibre entre activation et répression de certains gènes dont Wnt3 fait partie. Quelques millénairs auront suffi à expliquer le phénomène !