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L’invention de la Mythologie

mardi, janvier 22nd, 2019

Reprendre le titre d’une publication de Marcel Detienne (tel gallimard, 2012, 252 pp), ne constitue pas la provocation d’un détracteur du sujet, pas plus que l’affirmation péremptoire d’un savant fou. Cet auteur a ouvert une sorte de boîte de Pandore en dévoilant la polysémie du terme même de Mythe auquel se rattache celui  de mythologie tout autant que celui de mythologue. Sa signification a évolué au fil des siècles et ce n’est pas son étymologie qui l’éclaircit totalement. Les auteurs grecs classiques insistaient sur la différence entre le logos, emprunt de vérité et le muthos beaucoup plus mensonger. Quant aux exégètes du XIX° siècle, ils insistaient sur ces invraisemblances qui ne pouvaient que bafouer la rationalité des pères de la philosophie. Une récente publication va ajouter une nouvelle signification à ce mot, celui de prédiction. En effet l’article Mini-Monsters with Multiple Heads Created in the Lab (https://www.livescience.com/64536-hydra-with-multiple-heads-created.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20190118-ls) rapporte ce que la science vient d’être capable de créer : une hydre miniature ! De toutes les têtes du monstre qu’Héraclès eut à affronter (quelqu’en fut le nombre !) une seule était immortelle. Ce que viennent de trouver les modernes c’est ce qui empêche cette régénération : non pas un enfouissement (cf le Héros) mais un équilibre entre activation et répression de certains gènes dont Wnt3 fait partie. Quelques millénairs auront suffi à expliquer le phénomène !

Fascination !

lundi, décembre 18th, 2017

L’hydre est un petit animal « simple » de l’embranchement des cnidaria regroupant les anémones de mer, les méduses et les coraux. « Simple » mais néanmoins pluricellulaire ayant une capacité de régénération telle qu’une décapitation n’est pas un problème qu’elle ne puisse résoudre ! Cette capacité que Carl vn Linné mit en évidence en 1758, lui rappela fort à propos Hercule et le deuxième de ses douze travaux. Ce qui de façon connexe, amène à se poser la question de savoir comment la mythologie peut rapporter cette propriété reconnue presque deux mille ans plus tard ! Quoiqu’il en soit, l’homme reste un éternel demandeur d’histoires dans une perpétuelle recherche d’un extraordinaire que la mythologie lui apporte depuis toujours. C’est même peut-être parce qu’il entre dans l’ère de l’Intelligence Artificielle qu’il est encore plus en demande de merveilleux. Et c’est dans cette optique qu’il faut regarder « avec bienveillance » les articles parus à ce sujet. A l’item requin, le référencement des critères de Google lui fait positionner (aujourd’hui) en premier l’article CNEWS Matin traitant du Requin le plus âgé (http://www.cnewsmatin.fr/monde/2017-12-15/le-requin-le-plus-age-de-la-planete-aurait-512-ans-771062) auquel  fait suite le démenti suivant, Scientists Haven’t Found a 512-Year-Old Greenland Shark paru dans LiveScience Essentials  (https://www.livescience.com/61210-shark-not-512-years-old.html?utm_source=ls-newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=20171216-ls). NON, les scientifiques n’ont pas découvert le plus ancien des requins qui aurait été âgé de 512 ans ! Mais quelle merveille que l’on puisse encore y croire. Pas de crainte à avoir, plus on avancera dans la technicité, et plus l’homme se réfugiera dans le magique, contrebalançant fort heureusement un monde qui parce qu’il est trop matérialiste ne peut pas satisfaire les aspirations ancestrales de l’homme et en particulier celle d’un inconnu que l’on ne maitrise pas.