Comment faut-il comprendre l’adage selon lequel “Pour vivre heureux, vivons cachés” ? Jusqu’à récemment il était de bon ton de traiter cette question sur le mode philosophique en se posant la question de savoir comment atteindre le bonheur : en se refusant à tout ce qui n’est pas nécessaire selon Epicure, en atteignant la raison selon Aristote. Il est certain que celui qui reste caché diminue de facto les risques de toutes rencontres quelles quelles soient. En ce qui concerne le domaine de la douleur, la souris démontrerait qu’elle vit beaucoup mieux en l’absence de récepteurs TRPV1 ( No Pain, Big Gain, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40050/title/No-Pain–Big-Gain/). Il s’agit de la famille des récepteurs TRP, impliqués dans les mécanismes nociceptifs, et il se trouve que ces récepteurs sont également impliqués dans certains types de métabolisme comme celui de l’insuline. En allant plus loin, les auteurs ont montré que chez la souris comme chez le C. elegans, il existait entre l’âge, l’insuline et la douleur des rapports tels que la suppression des récepteurs de la famille des TRP, se traduisait par une amélioration que l’on pourrait comparer à un rajeunissement dans le fonctionnement pancréatique vis à vis de l’insuline tout autant que dans le domaine des douleurs chroniques. Même si ces résultats sont convaincants chez un petit mammifère de laboratoire et chez un ver, la transposition à ‘homme n’est pas acquise, pourtant pour une certaine part, il peut être vrai que pour vivre heureux, il faut vivre caché !