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La naturopathie, le normal et le pathologique

mercredi, juillet 13th, 2016

shutterstock_84973615Naturopathie, définition : médecine non conventionnelle qui vise à équilibrer le fonctionnement de l’organisme par des moyens jugés « naturels ». Cette médecine dite aujourd’hui non conventionnelle  répond en fait à  des méthodes anciennes (pas toujours inefficaces) mais qui, pour la majorité d’entre elles, n’ont pas été validées scientifiquement. En réalité, elles ciblent plus un bon fonctionnement de l’organisme, et se situent plutôt dans le cadre de la normalité que dans celui du pathologique dans la mesure où il s’agit en réalité d’une méthode qui doit être comprise comme préventive. Pourtant aujourd’hui on pourrait se poser la question de savoir comment appeler un traitement qui utilise des populations cellulaires normalement présentes au sein de l’organisme (Immune Cell–Stem Cell Cooperation, http://www.the-scientist.com/?articles.view/articleNo/46377/title/Immune-Cell-Stem-Cell-Cooperation/&utm_campaign=NEWSLETTER_TS_The-Scientist-Daily_2016&utm_source=hs_email&utm_medium=email&utm_content=31443693&_hsenc=p2ANqtz-8Pq2iDILvU8bwwzUND4CNd9ielU9ID6ErhsqQdEd9PaXA2X3g1sMQY8YDdwHEAImAj7nd_SjreKLoQSkiAaXP0upWFbQ&_hsmi=31443693). Dans cette étude, pas autre chose qu’une coopération cellulaire spécifique entre deux vedettes : les cellules souches, que l’on aurait tendance à mettre à toutes les sauces et les cellules du système immunitaire qui ne sont pas en reste. A elles deux, ces populations représentent deux mondes dont l’exploration, loin d’être aboutie, a encore de beaux jours devant elle et ce d’autant plus que chacune d’entre elles sait bien ce que veut dire coopération.  Ces coopérations d’abord simplement mises en évidence puis progressivement expliquées semblent, dans certains cas, outrepasser leurs devoirs en entretenant une prolifération qui s’avère redoutable pour l’organisme. Ainsi se mêlent le normal et le pathologique dans la mesure où la normalité (de la coopération cellulaire) met en place une chaîne de processus qui aboutit à une anormalité que l’on serait en droit de qualifier de normale ! Tout pense à croire que l’on pourrait éviter ce devenir, mais alors quel qualificatif conviendrait  le mieux ?  Il n’est même pas certain que Canguilhem puisse répondre à cette question !

 

Une petite dernière ?

samedi, mai 16th, 2015

Fantasia-disneyscreencaps.com-6481-1-Ce qu’il y a de bien avec l’information actuelle, c’est qu’elle ne laisse aucun répit à ses lecteurs. Ce qui est peut être moins bien, c’est qu’elle peut aller trop vite et sauter le temps de la réflexion. Il existe pourtant un bon côté à ces “Breaking News”. Le fait d’être portées a la connaissance de tous en temps réel, incite celui qui les lit à les vérifier, les reprendre, les commenter, les amender. Aujourd’hui c’est une nouvelle cellule souche qui fait son apparition (New Stem Cell Identified, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/42901/title/New-Stem-Cell-Identified/, J. Wu et al., “An alternative pluripotent state confers interspecies chimaeric competency,” Nature, doi:10.1038/nature14413, 2015). Son intérêt résiderait essentiellement dans son positionnement à la jonction pluripotentialité/différenciation, ce qui en fait un élément autre que les cellules souches précédemment utilisées, sans quoi, évidemment, elle manquerait nécessairement d’intérêt ! Elle serait par ailleurs plus utile (toujours par rapport à ses sœurs plus anciennes, en terme de découverte) en tant qu’outil dans les manipulations de laboratoire. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes (on ne croit pas si bien dire), si, le si est de taille, l’éthique ne venait s’en mêler.  La question posée étant la suivante : est-il éthique de créer un être chimérique animal/homme ? A noter qu’en réalité la question est très ancienne comme en témoigne la mythologie. Aujourd’hui peut-on répondre oui à la question quand le but est noble : venir en aide à l’homme en remédiant par ce biais à certaines de ses imperfections acquises ou non. La question est de taille et pendant le temps de réflexion qu’elle suscite, est-il licite de valider la technique ? Qui répondra ?

De plus en plus fort ?

vendredi, décembre 19th, 2014

Frankenstein_centreAu fil des mois et des années, des articles se ressemblent et s’assemblent autour d’un thème devenu consubstantiel au domaine de la recherche, celui de la véracité des résultats que l’on aurait tendance à faire passer par le chas de la seule aiguille qui lui soit adaptée à savoir la reproductibilité de l’expérience menée. L’universalité du thème de l’acte créateur pourrait reposer sur deux questions : “Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? “, avec pour corollaire “Mais quel est donc le responsable ? ” Dans la mesure où il est toujours aussi difficile de répondre à ces deux questions, on  imagine pouvoir montrer/démontrer que l’homme pourrait bien se retrouver (selon l’expression actuelle) en position de responsabilité dans la seconde des deux propositions. Et c’est sans doute une des raison pour lesquelles les recettes de fabrication de cellules souches toti/pluripotentes fleurissent de façon accélérée. Dans les premiers temps (en réalité pas si anciens) la recette se devait de comporter une pincée de facteurs de différenciation. Quelques années plus tard, il ne suffirait plus que de forces physiques qui correctement appliquées pourraient suffire. C’est pourquoi, facteurs de stress (02/2014), matrice extra cellulaire (03/2014) puis aujourd’hui cytosquelette avec ses microfilaments d’actine  (Reprogramming Redux, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41713/title/Reprogramming-Redux/) sont les différents acteurs d’une épopée sans fin (?). Si l’expérience, avec ses résultats, est reproductible la preuve est faite que le facteur est le bon. Mais comme les bons facteurs s’accumulent, la simplification n’est plus de mise et le responsable s’éloigne !

On en a froid dans le dos !

dimanche, juillet 13th, 2014

wwwRécemment un article insistait sur les dérives possibles auxquels des admirateurs inconditionnels de la toile pouvaient être confrontés (Opinion: Thwarting Medical Tourism, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/40262/title/Opinion–Thwarting-Medical-Tourism/). En effet, ne pouvait-on pas se procurer comme au marché, certes d’un nouveau type mais un marché quand même, les cellules souches dont on pensait avoir besoin dans le cadre d’une thérapeutique plus efficace ! Rien ne semble s’arranger quand aujourd’hui, il ne s’agit pas d’un particulier dont on imagine qu’il n’est pas en possession des connaissances requises, mais d’un centre hospitalier qui lui, a été reconnu comme apte à appliquer cette thérapeutique (Stem cell treatment causes nasal growth in woman’s back, http://www.newscientist.com/article/dn25859?cmpid=NLC%7CNSNS%7C2014-0709-GLOBAL&utm_medium=NLC&utm_source=NSNS&#.U8LwsJR_uSo) ! Il n’est pas inutile de rappeler que l’on connaît depuis “toujours” l’existence des kystes épidermoïdes dits iatrogènes. Rien de plus simple à réaliser : prendre une aiguille d’un certain calibre, piquer au même endroit et à plusieurs reprises, de préférence dans la région lombaire, des ponctions lombaires a répétition feront très bien l’affaire, au bout d’un certain temps, on aura permis la “fabrication” d’un kyste épidermoïde. Dans le cas clinique présenté, on a simplement permis à l’équivalent d’un tératome de se développer ! Il serait pire d’imaginer que la patiente était porteuse de ce type de tumeur bénigne, qui aurait été méconnue parceque cliniquement silencieuse ! Finalement à qui faire confiance si la nature n’en fait qu’à sa tête !

Quand faut-il y croire ?

jeudi, février 27th, 2014

cellules_souches_blog_2“C’est un dimanche de mars 1910 qu’ayant eu l’idée de piquer des œufs de grenouille avec un stylet de verre, il fit l’une des plus belles découvertes de la biologie contemporaine.”(Notice sur la vie et les travaux de Eugène BATAILLON, http://www.academie-sciences.fr/activite/archive/dossiers/eloges/bataillon_notice.pdf). Si la lecture de cette notice écrite par le secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences en hommage à Eugène Bataillon lors de la séance du 13 décembre 1954 semble un peu romancée, elle n’en reste pas moins instructive quant aux travaux du cher disparu. Dans le cadre de la parthénogenèse expérimentale, de nombreux essais avaient été réalisés dont certains avaient servi de modèle à Bataillon lui-même. Pourtant cette piqûre devait se révéler féconde puisque sans le savoir, il venait de réaliser la première expérience de clonage jamais faite et réussie à cette époque. Ce qui lui permis comme il le disait lui-même, de sortir du domaine de la parthénogenèse abortive Quelle fut alors l’attitude de ses confrères/collègues lorsqu’il leur présenta des travaux qui représentaient neuf années de sa vie de chercheur ? Il publiait peu parait-il et passait plutôt pour un solitaire.  Aujourd’hui le monde scientifique s’interroge dés qu’il ne peut pas reproduire des expériences rapportées dans une publication ? (Stress-Induced Stem Cell Method, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39211/title/Stress-Induced-Stem-Cell-Method-Questioned/). Quelles pourraient être les différences en terme de reproductibilité entre les expériences de 1910 et celles de 2014 ? Est-ce parce que les vieux cahiers d’expérience ont laissé place à l’informatique, est-ce parce que les moyens techniques se sont améliorés, est-ce parce que plus nombreux sont ceux qui abordent le même sujet, est-ce parce que les informations circulent en temps réel, est-ce parce que la presse scientifique se fait régulièrement l’écho de résultats falsifiés que la suspicion n’en finit pas de gravir des échelons ? On se perd en conjectures !