Posts Tagged ‘reprogrammation’

Réparation assurée

vendredi, février 23rd, 2024

On peut choisir avec Dorian Gray le vieillissement actif fini selon un processus de transfert, on peut choisir avec Eos et Tithon le vieillissement passif infini. Mais ce que cherche la majorité de l’humanité avec une application jamais démentie c’est la réparation des outrages du temps : pouvoir/savoir agir sur le vieillissement. A propos de ce terme général, lourd de sous-entendus, on pourrait distinguer un vieillissement positif et un vieillissement négatif : le premier recouvrant les processus de différenciation et de maturation, le second correspondant aux processus de sénescence. En termes simples, la cellule dans un premier temps « va de l’avant », dans un second elle entre dans un processus de disparition, dont l’apoptose, mort cellulaire programmée, est un cas particulier. Quoiqu’il en soit et normalement le vieillissement, est un processus inéluctable, dont le défaut principal est l’impossibilité d’un retour en arrière. Les possibilités non pas sans fin, mais néanmoins immenses des cellules embryonnaires humaines marquées du sceau de l’éthique, ne peuvent être utilisées en dehors de certaines limites que les comités successifs ne peuvent ignorer. Les cellules matures, elles ne sont pas affligées de ce lourd handicap, et pourraient donc être utilisées après transformation ! Si les reprogrammations sont devenues possibles, il n’en reste pas moins qu’il s’agit de cellules matures qui ont gardé leur passé épigénétique. Un grand pas sera fait quand cette deuxième étape sera validée et que les applications chez l’homme deviendront réalité (Fixing the Problem With Induced Pluripotent Stem Cells, https://www.chemistryworld.com/features/small-molecules-that-switch-up-cell-development-could-transform-medicine/4018924.article?). Il ne s’agit aucunement de mettre sur le marché un homme « augmenté » mais de réparer en s’éloignant le moins possible de ce qu’offre la nature.

De plus en plus fort ?

vendredi, décembre 19th, 2014

Frankenstein_centreAu fil des mois et des années, des articles se ressemblent et s’assemblent autour d’un thème devenu consubstantiel au domaine de la recherche, celui de la véracité des résultats que l’on aurait tendance à faire passer par le chas de la seule aiguille qui lui soit adaptée à savoir la reproductibilité de l’expérience menée. L’universalité du thème de l’acte créateur pourrait reposer sur deux questions : « Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? « , avec pour corollaire « Mais quel est donc le responsable ?  » Dans la mesure où il est toujours aussi difficile de répondre à ces deux questions, on  imagine pouvoir montrer/démontrer que l’homme pourrait bien se retrouver (selon l’expression actuelle) en position de responsabilité dans la seconde des deux propositions. Et c’est sans doute une des raison pour lesquelles les recettes de fabrication de cellules souches toti/pluripotentes fleurissent de façon accélérée. Dans les premiers temps (en réalité pas si anciens) la recette se devait de comporter une pincée de facteurs de différenciation. Quelques années plus tard, il ne suffirait plus que de forces physiques qui correctement appliquées pourraient suffire. C’est pourquoi, facteurs de stress (02/2014), matrice extra cellulaire (03/2014) puis aujourd’hui cytosquelette avec ses microfilaments d’actine  (Reprogramming Redux, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/41713/title/Reprogramming-Redux/) sont les différents acteurs d’une épopée sans fin (?). Si l’expérience, avec ses résultats, est reproductible la preuve est faite que le facteur est le bon. Mais comme les bons facteurs s’accumulent, la simplification n’est plus de mise et le responsable s’éloigne !

Quand faut-il y croire ?

jeudi, février 27th, 2014

cellules_souches_blog_2« C’est un dimanche de mars 1910 qu’ayant eu l’idée de piquer des œufs de grenouille avec un stylet de verre, il fit l’une des plus belles découvertes de la biologie contemporaine. »(Notice sur la vie et les travaux de Eugène BATAILLON, http://www.academie-sciences.fr/activite/archive/dossiers/eloges/bataillon_notice.pdf). Si la lecture de cette notice écrite par le secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences en hommage à Eugène Bataillon lors de la séance du 13 décembre 1954 semble un peu romancée, elle n’en reste pas moins instructive quant aux travaux du cher disparu. Dans le cadre de la parthénogenèse expérimentale, de nombreux essais avaient été réalisés dont certains avaient servi de modèle à Bataillon lui-même. Pourtant cette piqûre devait se révéler féconde puisque sans le savoir, il venait de réaliser la première expérience de clonage jamais faite et réussie à cette époque. Ce qui lui permis comme il le disait lui-même, de sortir du domaine de la parthénogenèse abortive Quelle fut alors l’attitude de ses confrères/collègues lorsqu’il leur présenta des travaux qui représentaient neuf années de sa vie de chercheur ? Il publiait peu parait-il et passait plutôt pour un solitaire.  Aujourd’hui le monde scientifique s’interroge dés qu’il ne peut pas reproduire des expériences rapportées dans une publication ? (Stress-Induced Stem Cell Method, http://www.the-scientist.com//?articles.view/articleNo/39211/title/Stress-Induced-Stem-Cell-Method-Questioned/). Quelles pourraient être les différences en terme de reproductibilité entre les expériences de 1910 et celles de 2014 ? Est-ce parce que les vieux cahiers d’expérience ont laissé place à l’informatique, est-ce parce que les moyens techniques se sont améliorés, est-ce parce que plus nombreux sont ceux qui abordent le même sujet, est-ce parce que les informations circulent en temps réel, est-ce parce que la presse scientifique se fait régulièrement l’écho de résultats falsifiés que la suspicion n’en finit pas de gravir des échelons ? On se perd en conjectures !